jeudi 17 décembre 2015

Posture du cadavre

Relaxation de fin de yoga
Mon cœur bat
Au rythme de la sécheuse d'en haut
Méditation guidée
Par Lean On que le voisin ne cesse de chanter
Les étudiants vivent nécessairement dans le chaos

©2015 Ariane B.

dimanche 23 novembre 2014

Mon ka


J'ai une béquille de porcelaine
Je ne dois pas trébucher
Mais je suis un éléphant plein de pouces


J'ai besoin de chaleur réconfortante
Pour guérir
Dans mon cœur dans ma gorge

J'ai dans ma main mon auxiliaire infirmière
Mon thé doux aromatisé sans sucre
J'ai peur que ma théière déborde

©2014 Ariane B.


dimanche 29 juin 2014

Le verbe boire conjugué au XXIe siècle


Rebel Child - Jenna Leigh Rosenbloom


On est fou d'alcool
Car l’alcool déforme
Altère
La réalité
La rend plus légère
Elle n’est plus l’haltère
Qui nous écrase les épaules
Tue notre dos
Lapide nos muscles engourdies

On est fou d’alcool
Elle nous colle
 À la peau
Quand dangereusement on frôle
Trop
Le spleen interdit
Des malheurs d’aujourd’hui
De l’intelligence empoisonnée

On est fou d’alcool
Car  la vie est folle
La vie est absurde
La vie est rude
Autant que l’est le fort
Mais souvent plus rude
Que l’est notre fort
Notre cagibi de protection
Est un peu comme la bouteille
Où les voiliers miniatures reposent en exposition
Si elle brise, le bateau aussi, quelle illusion
Et si notre bouteille d’eau de vie brise
Coule alors
Se grise
De nouveau
Le quotidien
L’effet prend sa fin
Le portefeuille prends sa faim
Quand, de l’élixir, on retourne en acheter
Parce qu’on est drogué
De cette boisson fanée


 ©2014 Ariane B.

dimanche 4 mai 2014

Mettez la clim au max


Lovely Day- Joe Webb


Le Printemps se déforme
Dame Nature s'est fait mordre
Métamorphose en créature énorme
Ayant soif de désordre

Alors, donc? Donc quoi?
L'Hiver, il fait toujours froid
À l'Automne, il pleut encore
Ce n'est pas la mort

Attention, cependant
C'est le réchauffement
Et vous réciterez vous aussi
Ces vers, mais sans poésie

«L'Été brûle cette année
Le Soleil fait fondre le polyéthylène
L'Été m'effraie cette année
Le Soleil fait bouillir le sang dans mes veines»

©2014 Ariane B.


mardi 25 février 2014


My heart's a mess
Maybe because of its emptiness
Listening to Gotye
His songs on replay
Je voudrais crier



















 ©2014 Ariane B.

samedi 8 février 2014

Vomir la pierre philosophale


L'or était du plomb
Il n'y a plus d'or puisque le plomb est dans nos têtes
Il n'y a plus de réelle alchimie
Seulement celle d'aujourd'hui
Pour passer les déceptions
Nous avons créé une doctrine aux nouvelles intentions
Une alchimie toute bête

On a calciné nos nerfs
À bien trop d'affaires
On s'est dissout dans
Bien trop de foules déjantées
On a été séparé
De la vie trop longtemps
On s'est uni que superficiellement
Et notre désespoir avec les jours
A fermenté, pourriture sans amour
Et à chaque fois, on essaie de recommencer
De se distiller l'âme, de le purifier
Et on revient toujours au même endroit
Quand nos blessures cicatrisées coagulent, soit très très bas

On a compris le manège des alchimistes
Que leur science les rendaient fous
On a préféré chercher la folie
Plutôt que de la laisser nous
trouver, on saute des étapes.
À la base, alchimiste rime avec illicite
Parmi les mélanges, de nouvelles substances
Car l'état second est toujours meilleur que l'état premier
C'est mieux que la raison et la responsabilité
Et il est préférable d'être fou que de le devenir
Car un asile est un triste endroit où finir
Et qu'importe si les concepts, on les fout en l'air
Les vieux cherchaient l'infini et on cherche l'éphémère
Pierre philosophale, je ne te veux d'aucune façon
Le monde n'a plus de but
Dans la fleur de l'âge, j'en suis déjà imbue

Soutirer la drogue dans le sirop pour la toux
Ou encore trouver le vrai tabac dans la cigarette occidentale
L'étape ultime est dorénavant d'extraire de la cocaïne du coca-cola
©2014 Ariane B.

mercredi 5 février 2014

Mon coeur est hangover


J'ai envie de parler d'un homme à qui ça ne fait pas longtemps que je suis initiée. C'est une belle façon de dire que ça ne fait pas longtemps que je t'ai rencontré. C'était vendredi dernier à presque pareille heure et c'est justement une vingtaine d'heure plus tard que je t'ai reproché d'avoir volé mes mots tant aimés. Mais ce n'est pas tout, tu avais aussi dérobé ma tête et le dimanche je me sentais toujours prisonnière de ce vacarme d'enfer. Avec encore de l'alcool dans le sang, je tentais de dégriser sans vraiment le désirer. Le poison sur mes lèvres ralentissait et accélérait l'effet en m'étourdissant. Et la sobriété m'entourait de ses bras avec les jours qui passaient.

J'ai vécu la transition malheureuse du retour à la réalité, j'étais quasiment prête à enterrer le passé. C'est le sacrifice à faire quand on se voue à l'éphémère. J'avais embrassé l'indécision et elle m'avait embrasée. Et tes baisers sont revenus dans mon esprit par des mots et ton image s'est insinué dans mes pensées. Je m'attendais au pire, je prévoyais le parapluie pour l'orage. Et voilà que j'ai recommencé à échanger mes nuits pour un peu un peu de sympathie. Le vendredi soir se repointe le nez et j'ai l'impression que cette soirée devrait t'être désormais consacré. J'ai envie de tes lèvres pour conclure la semaine et j'en ressens le besoin pour entamer le week-end. Mon cœur est en fête à la simple évocation de ta personne. Il me suffit de te revoir pour célébrer que j'abandonne la terre pour les étoiles.


©2014 Ariane B.